Par Meriem Bioud

Sous un ciel gris et chargé de nuages, environ soixante-dix paroissiens ont quitté Marseille jeudi dernier pour trois jours de cheminement entre les lieux qui ont marqué la vie de Charles de Foucauld. Dans le groupe, des enfants âgés de quelques mois, des grands frères et grandes sœurs prêts à veiller sur eux, des parents un peu débordés, des néophytes et des anciens de la paroisse. Le tout accompagné par les pères Leproux et Lambert, Rémi et les sœurs Monique et Louisa prêtes à témoigner de leurs connaissances concernant cet ancien militaire converti au catholicisme tardivement après une carrière militaire, et qui a laissé une trace forte dans l’Eglise au point d’être canonisé en 2022. 

Au cœur des enseignements qui ont marqué le séjour réside le secret de Nazareth. En effet, c’est dans cette ville de terre Sainte où le Christ a passé l’essentiel de sa vie avant d’accomplir sa mission divine à Jérusalem, que Charles de Foucauld a choisi de se retirer en 1897 après avoir passé plusieurs mois auprès des moines trappistes à Notre-Dame des Neiges (Ardèche) puis à Akbès (Syrie). Là-bas il devient domestique pour les Clarisses, dans une lettre à Hours à  Assekrem, le 3 mai 1912 il définit la ville comme “lieu de la vie cachée, de la vie ordinaire de la vie de famille, de prière, de travail d’obscurité, de vertus silencieuses, pratiquées sans autre témoin que Dieu, ses proches ses voisins”.

Et de fait, en sillonnant les routes, entre la chapelle du séminaire de Viviers où Charles a été ordonné prêtre, l’abbaye de Notre-Dame des Neiges où il est entré en 1890 après sa conversion, et la chapelle des moines d’Aiguebelle élevée il y a plus de 900 ans. Les enseignements étaient découpés en trois thématiques correspondant à des étapes de la vie de Charles de Foucauld : la conversion, la vie cachée de Nazareth et la fécondité. À chaque étape un couple a témoigné de son expérience, sur la vocation de parents à charge d’âme, la théologie de la table à langer, et la difficulté à fonder une famille.  En fait, durant ce pèlerinage, ce ne sont pas seulement des lieux d’histoire que nous avons découverts. C’est surtout la possibilité de faire communauté dans les choses simples : se confier, partager nos repas, s’entraider pour les déplacements, veiller au bien-être de tous. Les familles et les enfants qui ont embarqué dans ce périple ont apporté une immense inspiration sur cette simplicité du lien en donnant vie au message de Charles de Foucauld et en ramenant un bout de Nazareth dans un autocar arpentant les routes sinueuses de l’Ardèche.