Équipe soutien aux malades : un rôle de consolation 

Des visages fermés. C’est souvent ce qui attend Chantal Lopez, membre du service évangélique des malades du secteur Menpenti-Plaine, quand elle entre dans la chambre des patients du service dialyse et néphrologie de l’hôpital de la Conception.  

Je commence par me présenter. Je leur explique que je suis bénévole et que je viens amicalement au nom au nom de l’équipe de l’aumônerie catholique. Là, les visages s’ouvrent”, témoigne la bénévole à la chevelure blonde rayonnante.

La suite de ces rencontres varie selon les profils. Si la personne est pratiquante, je lui propose d’échanger sur la religion, de prier ensemble. Sinon il y a une écoute et un échange, on peut parler de ce qu’il y a à la télévision… c’est le contact humain qui prime”.
Marie-Josée Demba est elle aussi membre de l’équipe. Elle intervient à domicile et a noué avec les personnes qu’elle accompagne des contacts empreints de complicité. “
Je m’occupe d’une femme de 90 ans, elle est fan de l’OM. Quand je vais la voir, on récite Le Notre Père, on chante des chansons de sa jeunesse. Parfois elle me confie des choses qu’elle ne dit pas à ses propres filles”.

Espérance et présence du Christ 

Les deux femmes ont démarré leur engagement il y a plusieurs décennies. Marie-Josée Demba a été sollicitée par une religieuse, “j’ai tout de suite répondu oui car je trouvais ça normal, c’est la charité”. Pour Chantal Lopez, il s’agissait d’un bon compromis : “Je voulais m’investir avec les personnes handicapées mais je n’avais pas le temps. J’ai pensé aux visites à l’hôpital car je pouvais y aller le soir après le travail”.

Des années après, leur conviction semble n’avoir rien perdu de sa vigueur. “J’ai reçu beaucoup d’amour, plus que j’en ai donné, il faut voir la joie que j’ai quand je pars en visite” assure Marie-Josée. “On a un rôle de consolateur” complète Chantal. Au fil des ans, elle a été marquée par certaines situations, les jeunes qui commencent des traitements de dialyse avant même d’avoir trente ans, une personne qui, après des années de stabilité, a fait un rejet de la greffe de rein qu’elle avait reçue et a dû commencer le traitement à plus de 80 ans…”La particularité de notre action c’est l’espérance.

On est présence du Christ, complète Raymond Rimbon qui coordonne l’ensemble des actions du service. Le trio se souvient d’une époque où cette équipe paroissiale était nombreuse. En effet, jusqu’en 2018 il y avait chaque année une rencontre entre malades et bien-portants à la paroisse Saint-Jean Baptiste. “On célébrait ensemble la messe puis on faisait le sacrement des malades” se souviennent-ils en chœur. Ils ont aujourd’ hui du mal à recruter des membres. “La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux”, déplore Raymond. Pourtant, chacun peut trouver sa place, selon lui : “La visite des malades ce n’est pas une question de spécialiste, tout le monde est concerné par la maladie. Il n’y a pas besoin de diplôme, il faut avoir la foi”. 

Propos recueillis par Meriem Bioud